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qu’est-ce que l’entrepreneuriat social ?

L’entrepreneuriat social renvoie aux initiatives qui placent l’efficacité économique au service de l’intérêt général.


Cette nouvelle manière d’entreprendre consiste à créer un projet économique viable, permettant de répondre aux besoins sociaux et environnementaux, et dont les bénéfices sont réinvestis au profit de cette mission.

Le monde professionnel est bien souvent divisé en deux univers complètement distincts dans l’esprit des étudiants: on retrouve d’un côté des associations dévouées et investies, mais peu subventionnées et parfois mal équipées ; de l’autre, des sociétés performantes et très rentables pour leurs actionnaires, mais peu soucieuses des enjeux écologiques et sociaux. L’entrepreneuriat social remet en cause cette distinction réductrice et dépassée. Il propose une nouvelle approche, innovante, à dupliquer pour conjuguer utilité sociale et efficacité économique dont l’innovation sociale joue un rôle prépondérant.

L’entrepreneuriat social a fait son apparition au cours des années 1990. Il se caractérise par une volonté de soumettre l’activité entrepreneuriale aux critères de l’intérêt général. Le Mouvement des Entrepreneurs Sociaux (Mouves) définit les entreprises sociales comme « des entreprises à finalité sociale ou sociétale et à lucrativité limitée (profits réinvestis dans le projet, rémunération limitée du capital, échelle des salaires encadrée). Ces entreprises cherchent aussi à associer leurs parties prenantes à leur gouvernance ». L’entrepreneuriat social consiste ainsi à créer un projet économique viable permettant de répondre à des besoins sociaux et écologiques, dans des secteurs très variés (accès aux soins, réduction du gaspillage énergétique, lutte contre les effets dévastateurs du chômage…).

La définition du Mouvement des Entrepreneurs Sociaux se décline en un faisceau de grands principes portant sur les objectifs et les moyens mis en œuvre par les entreprises sociales. On distingue :

  • la viabilité économique du projet : un projet entrepreneurial viable est le résultat de la mise en pratique d’une idée validée par une étude de marché et d’un plan d’actions solide pour la réussir. Le projet doit ainsi répondre à une demande réelle et faire preuve d’une rentabilité assez suffisante pour générer de l’emploi ;
  • les objectifs sociaux et environnementaux : les entreprises sociales s’emploient à apporter des solutions innovantes face à des problèmes quotidiens, relativement partagés par le grand public : accès aux services de santé, promotion de la consommation locale, qualité du logement… ;
  • l’encadrement de la lucrativité : l’entreprise sociale a une finalité sociétale, sociale ou environnementale. Le profit est ainsi strictement encadré pour une utilisation réservée à cette finalité, au service de l’intérêt général. Selon le statut juridique et réglementaire, les bénéfices réalisés sont réinvestis pour la réalisation des objectifs préalablement fixés. En cas de dissolution, les bénéfices et le patrimoine sont transmis à des entreprises à l’objet social similaire ;
  • la gouvernance participative : l’entreprise sociale est un modèle d’organisation à l’intérieur duquel on assiste à un partage des pouvoirs décisionnels entre une diversité d’acteurs : dirigeants, usagers ou clients, financeurs publics ou privés, administratifs locaux…

Les entrepreneurs sociaux sont optimistes quant à leur capacité à résoudre les problèmes sociaux et environnementaux, selon les résultats du baromètre 2017 de l’entrepreneuriat social. « Ils estiment même qu’ils sont les acteurs les plus efficaces pour y répondre (66%), devant la société civile (21%), les pouvoirs publics (10%) et les entreprises (3%) ». Quant au grand public, il considère que les entreprises sociales représentent « l’option la plus innovante (34%), devant la société civile (27%), les pouvoirs publics (22%) et les entreprises (14%) ». En France, le dispositif légal d’agrément (ESUS) permet aux entrepreneurs sociaux d’accéder à des soutiens financiers et logistiques. Ces derniers sont confiants quant aux perspectives de développement de l’entrepreneuriat social dans l’Hexagone (93% contre 68% en 2010).

La bonne volonté ne suffit pas pour se lancer dans l’entrepreneuriat social ! Face à des enjeux sociaux et environnementaux d’ampleur, le bachelor développement et économie responsable dispensé à l’Ecole 3A, forme des futurs entrepreneurs aptes à mener des projets alliant utilité sociale et efficacité économique. Il est accessible aux titulaires d’un baccalauréat général ou technologique, et en admission parallèle pour les titulaires d’un bac+1 ou bac+2 de l’enseignement supérieur.

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