Camille, étudiante en 3ème année : mon échange au Brésil

26.10.2022

L'école

L’ESPM est une école de Publicité et de Marketing privée fondée en 1951. Elle figure aujourd’hui parmi les plus réputés du Brésil. Il existe trois antennes dont Rio, Sao Paulo et Porto Alegre. Comptant un total de 10 000 élèves toutes promotions et branches confondues. L’école a des partenariats avec des entreprises de renom comme par exemple Nestlé ou L’Oréal.

Parmi les filières proposées figurent Relations Internationales, Publicité, Journalisme et Design. Un panel varié dont les étudiants en échange peuvent choisir des matières sans pour autant qu’elles appartiennent toutes de la même filière. C’est pourquoi j’en ai profité pour étudier des matières qui n’ont pas ou peu de rapport avec l’Ecole 3A.

En premier lieu, j’ai choisi stratégiquement des matières liées au design graphique et à l’apprentissage des logiciels Adobe Illustrator et Photoshop. J’ai la certitude que les compétences acquises lors de ces 6 mois me seront d’une grande utilité. En effet, en école de commerce nous apprenons à conceptualiser des idées, à monter des projets et savons quelles stratégies marketing adopter afin de communiquer au mieux nos idées. Toutefois nous dépendons toujours d’un designer pour réaliser la partie graphique d’une affiche, d’un logo ou d’un site internet. Ainsi, ces quelques heures m’ont permis de pouvoir me servir de ces deux logiciels et d’en comprendre les mécanismes.

En second lieu, j’ai saisi l’opportunité d’avoir accès à des cours de Relations Internationales dispensées par des pointures de renom dans le domaine, entre autre un ex-ministre des affaires étrangères professeur de « problèmes contemporains » ou un journaliste qui dispensait les cours de « géopolitique internationale ».

En plus de ces 4 matières, j’ai choisi un cours de « culture brésilienne » dans lequel nous avons étudié les particularités de chaque région brésilienne, ainsi, j’ai pu appréhender ce pays immense dans son intégralité à travers les différentes traditions culturelles et les moteurs économiques. J’ai également pris le cours de « psychologie et communication » était un moyen de mieux comprendre les mécanismes de la société brésilienne, les réactions et coutumes, qui m’étaient inconnus. En temps qu’élève à l'école 3A et ayant choisi une spécialisation Amérique Latine, ce cours a été pour moi une clé majeur dont je me servirai lors de négociations interculturelles ou autres interactions avec une entreprise brésilienne.

L'immersion

En parallèle des cours, qui n’avaient lieu que le matin ou le soir à partir de 19h, mes après-midis étaient rythmés par le stage que j’effectuais auprès de l’ONG Internationale « Liter of Light », présente à Rio, São Paulo, Brasília et Florianópolis.

J’ai commencé à travailler pour « Liter of Light » à Paris, quelques mois avant d’avoir l’accord pour mon échange à Rio. Étant déjà familiarisée avec ce projet entrepreneuriat social qui consiste à enseigner aux habitants des favelas à créer des lampadaires solaires à base de matériaux recyclés, j’ai décidé de m’investir dans le projet à Rio de Janeiro.

L’équipe était composée uniquement de brésiliens ce qui m’a permis de m’intégrer dans un groupe de personnes en dehors des étudiants internationaux et brésiliens de l’école. J’ai pu aussi m’immerger dans une ambiance de travail, acquérir du vocabulaire spécifique, lié à la construction, à l’électricité et au développement durable. J’ai participé aux actions de fundraising et de communication, en plus des actions sur le terrain.

Ce projet m’a aussi donné la possibilité de voyager... en plus de 30 lampadaires à Rio, nous avons installé des lampadaires dans une favela de São Paulo. J’en ai donc profité pour connaître un peu mieux cette ville tentaculaire et fascinante, empreinte d’inégalités criantes. En plus de São Paulo, j’ai visité le Nord du Brésil, où la majorité des habitants sont des afro-descendants. La zone souffre encore du poids historique de la colonisation et de l’esclavage, elle est la plus pauvre et la plus rurale. Le Sud, peuplé de descendants de colons italiens et allemands, est quant à lui très dynamique, et possède de nombreuses usines et industries textiles par exemple.

J’ai effectué ce voyage en faisant marcher l’économie collaborative. Blablacar venait d’arriver au Brésil, c’était l’occasion de se servir de l’application et d’aller à la rencontre des brésiliens. J’ai par ailleurs été logée chez l’habitant, grâce à l’application Couchsurfing, j’ai ainsi eu l’occasion de découvrir la ville avec des locaux. J’ai été reçue à Salvador dans un appartement des plus chics, dans un quartier huppé de la ville, puis à Recife, j’ai fait l’expérience durant quelques jours de vivre dans une favela, à même le sol, dans la maison d’un étudiant en géologie, qui effectuait chaque jour plus d'1h30 de bus (sans embouteillages) pour arriver dans le centre. Deux lieux opposés, deux classes sociales, que j’ai pu entrevoir grâce au Couchsurfing.

En conclusion

En conclusion, mon échange au Brésil a été riche culturellement et intellectuellement, sans difficultés particulières ni frayeurs en terme de sécurité. Mon école s’est occupée de la partie administrative et il n’y a pas eu d’encombres. Nous étions en contact avant de partir avec les étudiantes qui étaient au Brésil l’année passée, j’avais donc déjà une vague idée de ce qui m’attendait. Il y avait peu d’étrangers à l’université, j’étais la seule de ma classe et ce n’était pas plus mal pour l’immersion. Les brésiliens se sont montrés incroyablement accueillants avec moi. Grâce à la bourse EXPLORA, j’ai pu maintenir un train de vie convenable dans la ville de Rio de Janeiro qui frôle presque les prix de Paris, surtout en haute saison et à l’approche des Jeux Olympiques.

S’il avait fallu mieux se préparer, je dirais que mon seul regret serait de ne pas avoir pu ramener suffisamment de choses dans ma valise à mon retour en France.

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