Sonia Brun : « À 3A, mon militantisme s'est transformé en compétences réelles »

20/11/2025
Étudiante à l'École 3A Paris, Sonia Brun incarne parfaitement l'engagement qui anime notre établissement. De la formation à l'action terrain avec Médecins Sans Frontières, elle partage son parcours, ses défis et sa vision d'une solidarité internationale concrète et efficace.

Pourquoi avoir choisi 3A ?

J'ai choisi cette école parce que j'avais besoin d'une formation à laquelle je puisse m'identifier sur les causes et les valeurs que je porte. Je voulais des matières pluridisciplinaires dans lesquelles je ne m'ennuie pas, et qui puissent transformer mon militantisme en compétences réelles pour pouvoir apporter, plus tard, quelque chose de significatif à notre société.

Ton poste actuel est-il en adéquation avec le programme de 3A ?

Je suis actuellement en comptabilité et analyse financière terrain à Médecins Sans Frontières, et malgré que ce poste soit très technique, je retrouve les fondamentaux de la gestion financière d'une ONG ainsi que les connaissances apprises sur l'environnement de la solidarité. Ces éléments sont essentiels pour comprendre le secteur dans lequel on travaille et ce qui influence nos actualités aussi.

Quels seraient, selon toi, trois marqueurs forts de ce début d'année ?

Ce début d'année est marqué par l'omniprésence de la coopération internationale dans nos cours. J'en viens à ne plus discerner de différence entre le travail et les cours tellement on parle le même langage. Je m'y sens très à l'aise.

Les trois compétences majeures développées à 3A

Les trois compétences majeures que j'ai développées durant mes années à 3A sont :
 
  • La gestion de projets solidaires dans son sens le plus holistique
  • Le management d'équipes diversifiées : être capable de manager une équipe très diversifiée et riche
  • L'analyse et la veille stratégique : capacités d'analyse et de veille sur des sujets très variés liés au secteur de l'environnement, de la géopolitique, de la solidarité internationale, de l'ESS ou de culture générale sur le monde

Si tu étais une ONG, laquelle serais-tu et pourquoi ?

Je serais Médecins Sans Frontières ou Alima, parce qu'elles œuvrent dans l'urgence pour la santé, et notamment la santé des femmes en Afrique subsaharienne, et sont particulièrement performantes sur le terrain tout en ayant une énorme transparence sur leur finance.

Raconte-nous l'une de tes expériences d'engagement solidaire les plus mémorables. Qu'as-tu appris ou découvert de nouveau à travers cela ?

Dans ma précédente alternance au sein du Réseau des Entrepreneurs Citoyens, j'ai pu développer des partenariats institutionnels et créer un événement avec tous les acteurs que nous avions rencontrés précédemment avec la Directrice Générale de l'association.
 
L'objectif était d'aborder des sujets tels que l'impact économique des petites et moyennes industries de l'ESS en France, la place de la femme entrepreneuse dans les Quartiers Prioritaires de la politique de la ville, et la sensibilisation de la jeunesse aux métiers de la préservation des zones rurales et des littoraux.
 
Nous avons opté pour différents formats sur une demi-journée pour permettre d'user de l'intelligence collective, travailler en consortium et développer la levée de fonds sur ces thématiques. J'ai pu conceptualiser l'entièreté de la stratégie de cet événement et collaborer avec les équipes pour la mise en œuvre du projet.

L'enseignement qui t'a le plus marquée

Si je devais choisir un enseignement, je choisirais le serious game de Jean-Pierre Veyrenche, qui est une simulation d'une situation d'urgence dans un contexte humanitaire. Cette expérience immersive m'a permis de comprendre concrètement les défis de la coordination humanitaire et la gestion de crise.

Quel est ton projet professionnel actuel, et où te vois-tu dans 5 ans ?

Après mon cursus à 3A, j'aimerais devenir coordinatrice de projets humanitaires sur le terrain.

Quelles expériences t'ont amenée à sortir de ta zone de confort ?

Ce qui m'a le plus challengée dans mon parcours à 3A, c'est le PCA (Projet de Création d'Activité) du Master 1. L'objectif était de créer et mener un projet sur l'année qui soit réel et réalisable par des étudiants et/ou une association partenaire.
 
Ce qui a été le plus difficile, c'est d'évoluer sur la durée avec les variations de disponibilités des membres du groupe, arriver à trouver des compromis à chaque question, quitte à se frustrer parfois, parce qu'il faut avancer. J'ai appris à toujours prioriser l'intérêt du projet. Mettre son ego de côté et affronter la difficulté même quand on sait qu'elle se présentera sur certaines étapes. Si je devais résumer en un mot, je dirais que j'ai appris à être endurante, car un projet, c'est un marathon, mais ça en vaut la peine.
 
Ce qui m'a fait sortir de ma zone de confort, c'est de travailler avec des personnes que l'on ne choisit pas et qui ne nous ressemblent pas. Ça prend plus de temps pour arriver à s'adapter, communiquer, se comprendre et savoir quels sont les atouts de chacun pour se positionner opérationnellement par la suite et être efficients.

La cause qui te touche le plus

La cause qui me touche le plus est la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants. Je l'ai portée avant d'entrer à 3A quand j'étais éducatrice, mais également au travers de mes actions avec Médecins Sans Frontières, notamment lors de ma dernière mission en Mauritanie où j'ai pu participer à la mise en place de postes de santé gynécologiques et obstétriques à la frontière malienne.

Comment 3A a-t-elle changé ta vision du monde et ton approche de l'engagement ?

L'école 3A m'a permis de voir qu'il est possible d'agir pour un monde plus juste, et même en travaillant tous les jours dans une activité salariale. L'engagement, c'est avant tout une conviction profonde qui guide nos choix au quotidien. Il n'y a pas besoin d'être un militant hyper actif pour changer les choses : les problématiques de notre société sont majoritairement des problèmes de fond, complexes et multifactoriels qui prennent du temps à être résolus, et tout le monde peut y contribuer.

Quel a été ton plus grand apprentissage personnel jusqu'à présent ?

Durant mon cursus, j'ai appris à utiliser l'outil Canva, et depuis je ne le quitte plus ! Il me sert pour les présentations orales, le mémoire, pour travailler au quotidien ou même pour développer ma créativité sur des travaux persos !
 
Je pourrais citer aussi l'utilisation d'Excel qui est un véritable atout dans le monde professionnel. Ces outils, apparemment simples, se sont révélés essentiels pour ma vie professionnelle.

Si tu pouvais créer une ONG demain, quelle cause défendrais-tu et pourquoi ?

Je rêve de pouvoir créer et diriger une association de prise en charge de la santé gynécologique des femmes et des jeunes filles dans les zones rurales d'Afrique subsaharienne, ainsi qu'un foyer où les victimes de violences conjugales et leurs enfants pourraient séjourner et se reconstruire en toute sécurité.
 
Cette vision combine mes deux passions : la santé des femmes et la protection contre les violences. C'est un projet qui donnerait du sens à tout mon parcours, de l'éducation à l'humanitaire.
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